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Charles
Perrault (1628-1703),
le conteur dépasse largement la soixantaine lorsquil rime
sa première nouvelle : production plus tardive encore que les Fables
pour La Fontaine, au déclin dune existence déjà
longue qui lavait insensiblement conduit vers cette nouvelle carrière
par des chemins inattendus.
Entré à lAcadémie française en 1671,
il fut à l'origine de la querelle des Anciens et des Modernes.
Depuis la Renaissance, la conception littéraire était dominée
par le sentiment de la supériorité des auteurs de l'Antiquité
(grecs et latins).
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L'idéal
esthétique du classicisme était fondé, entre autres,
sur le principe de l'imitation des modèles, réputés
indépassables, de la littérature antique. C'est la publication
de son poème, " le siècle de Louis Le Grand ",
en 1687, qui est à l'origine de cette querelle. Deux camps se formèrent
avec, à leurs têtes, Boileau pour les Anciens et Perrault
pour les Modernes. La publication de ses Contes de ma mère l'Oye
ou Histoires et contes du temps passé (1697), recueil de huit contes
merveilleux issus du folklore national, totalement étrangers à
la tradition littéraire de l'Antiquité, constitua une pièce
essentielle dans le combat que menait Perrault en faveur des Modernes.
Transmis essentiellement par les femmes, nourris en partie de l'imaginaire
médiéval légendaire, chevaleresque et courtois :
la destination des contes aux enfants, la douceur de leur style et le
fait que certains furent écrits en prose, tout ceci défendait
une idée moderne : la langue des contes était considérée
comme la langue des nourrices, et donc, métaphoriquement, comme
la langue maternelle de la France.
Le succès fut immédiat et la célébrité
de Charles Perrault ne s'est jamais démentie. Celle-ci traversa
très tôt les frontières de la France pour se répandre
en Angleterre, en Allemagne, en Hollande, en Russie, en Espagne, en Amérique,
puis dans le monde entier.
BIBLIOGRAPHIE
Contes
merveilleux, Contes
de fées et Contes populaires
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