Jack et le haricot magique

Conte illustré par Walter Crane

Au temps jadis, où le bon roi Alfred régnait, vivaient une veuve et son fils. Elle était douce et bonne, lui était paresseux.
Un jour, il ne leur resta plus rien qu’une vache qu’il fallut vendre au marché.
Jack, qui devait s’occuper de la transaction, l’échangea à un homme étrange contre une poignée de haricots magiques.

Quand la veuve s’en aperçut, elle se mit en colère et jeta les haricots dans son jardin.
Imaginez la surprise de Jack lorsqu’il se réveilla le lendemain matin !
Les haricots avaient poussé. Ils étaient si grands et si hauts que le sommet de leurs branches semblait toucher le ciel.
– Je dois y grimper, criait Jack tout excité, c’est assez solide pour supporter mon poids.
Sa mère voulut bien le retenir, mais il n’en fit qu’à sa tête.
Il montait parmi les branches comme à un escalier en spirale. Grimpant durant des heures, il arriva sur des terres désertes à l’atmosphère maussade où l’on n’entendait aucun son.
Soudain, Jack ressentit une grande faim.
Il allait se trouver mal, lorsque apparut une vieille femme très laide, déguenillée, à moitié aveugle et qui boitait.

Elle demanda à Jack ce qu’il faisait là et comment il était arrivé sur ces terres. Jack lui raconta toute son histoire.
La vieille savait beaucoup de chose. Elle lui expliqua bien des secrets sur son père : qui il était et comment il perdit la vie et ses richesses, à cause d’un géant qui les lui vola. Sur ces terres exactement, dit-elle.
S’il avait vécu, tout ceci serait à toi. Tu dois réclamer ce qui t’appartient.
Je t’aiderai car je suis une fée.
Marche toujours en suivant ta droite, en te dépêchant, tu arriveras à la maison du géant avant la nuit.
Arrivé à la maison du géant, sur le pas de la porte, il rencontra une femme.
Il insista pour entrer, il avait faim et soif.
La femme lui servit un repas et le cacha lorsqu’ils entendirent le géant rentrer.
Le géant mangea et demanda sa poule qui pond des œufs en or. Quand la poule eu pondu, le géant s’endormit et ronfla comme le tonnerre. Jack se glissa à pas de loup hors de sa cachette et comme il passait près de la poule, il l’attrapa et se sauva en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Descendre le long du haricot fut rapide, et grâce à la poule magique, Jack et sa mère vécurent bien jusqu’à ce qu’il eût envie de plus de fortune.
Et comme il savait où en trouver facilement, Jack grimpa le long du haricot, et déroba au géant durant son sommeil un sac rempli de pièces d’or.
Mais Jack faillit être découvert par les aboiements d’un chien. Heureusement pour lui le géant avait le sommeil lourd.
Il rapporta les sacs d’or et d’argent à la maison ; mais il ne se sentait toujours pas satisfait.
Il décida de tenter à nouveau sa chance en haut du haricot.
Caché dans son coin habituel à l’intérieur de la maison du géant, il espionnait.
Apportée pour son plaisir, une harpe d’or jouait doucement à côté du géant.
Jack s’en empara et courut. Mais la harpe criait :
– Maître, maître, arrête cet homme !
Le géant tout endormit essaya de courir et de crier mais il ne put arrêter la course de Jack.
Jack descendait le long de la tige du haricot, la harpe sur son dos.
Le géant le poursuivait, mais Jack avait sauté et s’emparant d’une hache, il coupa la tige du haricot.
Le géant tomba et se brisa le cou.
Après cela, inutile de vous dire que Jack se tint tranquille. Il ne grimpa plus jamais en haut du haricot et vécu heureux avec sa mère.